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En m’intéressant à l’art en général et à l’art contemporain en particulier, pour moi le but n’est pas de juger la valeur du travail d’un artiste ni surtout de juger l’artiste lui-même, mais tout simplement de mieux comprendre ce qui me plaît ou déplaît dans une œuvre d’art et pourquoi. Les critères esthétiques sont à mon humble avis tout simplement individuels et ce qui me plaît à moi n’est pas forcément beau pour l’autre et vice versa.
J’ai depuis longtemps faite mienne cette sentence d’Odilon Redon* qui dit : « L’art est une fleur qui s’épanouit librement hors de toute règle ». Cette maxime est pour moi la meilleure définition de ce que doit être l’art : une expression de liberté, de tolérance, de créativité, sans dogme immuable et intangible donné comme vérité indiscutable!
Dans tous les domaines, l’homme fixe arbitrairement des critères… en oubliant qu’il n’est qu’un être humain avec certes ses qualités mais aussi surtout avec ses défauts que beaucoup d’entre nous ont tendance à ne voir que chez l’autre sur lequel nous projetons inconsciemment les nôtres! Ces critères arbitraires sont alors parfois érigés en règles immuables, en dogme et dictées comme la seule vérité indiscutable. Cette dictature de l’esprit existe aussi dans d’autres domaines mais ceci est une autre histoire.
En ce qui me concerne, il y a des œuvres qui me parlent intuitivement, qui prennent tout de suite possession de moi, éveillent des émotions soit positives, soit négatives mais elles éveillent une émotion ce qui pour moi est primordial. D’autres œuvres ne me parlent pas et c’est celles-ci que j’essaie de comprendre afin de trouver peut-être quelques indices qui me permettront de ressentir quelque chose et de trouver le message qui peut s’y cacher.
Avec le temps, je me suis fixé une démarche qui dans ce cas n’est plus intuitive mais devient analytique, et il m’arrive parfois de changer ma vue et même à parfois aimer quelque chose qui au départ ne me parlait pas.
Ceci me fait dire que je pense qu’il faut regarder les choses avec une conversion du regard…et pas seulement dans le domaine artistique mais également dans la vie de tous les jours!
Ma démarche analytique personnelle:
• Neutralité
– Idéalement ne pas connaître d’avance le nom de l’artiste
– Si je connais personnellement l’artiste, faire abstraction des sentiments positifs ou négatifs personnels à son égard (pas facile ça… !)
– S’il est connu essayer de faire abstraction de sa notoriété (artiste connu, reconnu, inconnu, émergent…)
– Faire table rase et oublier ses préjugés quels qu’ils soient (c’est aussi vrai pour toute chose de sa vie dans le quotidien… pas facile non plus mais ça se travaille…!)
– Ne pas porter de jugement à la vue d’une seule ou même de seulement quelques œuvres et laisser la porte ouverte… y revenir de temps en temps car un artiste se bonifie ou pas avec le temps comme le vin.
Par exemple, je n’aime pas du tout la période des « Noirs » d’Odilon Redon, comme ici Crying Spider et si je m’y étais arrêté je n’aurais jamais eu l’immense plaisir de pouvoir apprécier la puissance de ses réalisations ultérieures et d’admirer son œuvre que je trouve personnellement fabuleuse…
• Observation de l’œuvre au regard des éléments de contenu :
– Le support et les médiums utilisés
– La ou les techniques utilisées
– Le sujet représenté (sujet principal et sujets secondaires)
– Les couleurs, les valeurs, les lignes et les formes
– La présence de motifs ou de textures
– L’organisation de l’espace (format, symétrie, asymétrie, superposition, harmonie de l’ensemble, énumération, juxtaposition, répétition, alternance)
– Les règles d’organisation de l’espace… et l’art de les enfreindre
• Ressentir :
nommer intérieurement l’émotion ressentie lors de l’observation de l’ œuvre : étonnement, surprise, paix, calme, joie, tristesse, amour, dégoût, énervement, envie, jalousie… c’est pas bien ça! 😉
• Faire le lien entre l’émotion et l’œuvre :
se référer aux éléments décrits sous « l’observation de l’œuvre ». L’émotion peut être provoquée par les couleurs, le format, le sujet, etc.
En conclusion, et vous l’aurez bien compris, ces dires ne sont que le reflet de mes propres pensées qui peuvent être acceptées ou rejetées selon ses propres pensées à ce sujet.
* Odilon Redon, né Bertrand Jean Redon le 22 avril 1840 à Bordeaux et mort le 6 juillet 1916 à Paris. Il fut un peintre symboliste et coloriste de la fin du XIXe, début XXe s. Son art explore les aspects de la pensée, l’aspect sombre et ésotérique de l’âme humaine, empreint des mécanismes du rêve.